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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/266

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LE JOURNAL.

que ma grossesse lui causât du chagrin. Elle lui rappelait en effet, brutalement, ce qu’il s’efforçait d’oublier, que j’étais la femme de M. Grandidier. Mais, aujourd’hui, cette raison n’est plus valable, puisque je lui ai tout dit : il sait comment cela s’est produit ; il sait que, si j’ai appartenu à cet homme qu’il déteste autant que moi, c’est de force, malgré moi ; il sait qu’il n’y a plus maintenant rien de commun entre nous. Alors, pourquoi ne pas l’aimer, ce petit être que j’aime tant et qui n’est qu’une partie de moi-même.

Paris, 19 juillet.

Il y a aujourd’hui huit jours que je n’ai pas vu M. Grandidier. Je sais seulement qu’il a fait prendre du linge et des vêtements et qu’il a donné ordre qu’on les portât au cercle.

Paris, 20 juillet.

Papa et maman sont venus me voir cet après-midi.

La disparition de M. Grandidier les a bou-