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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/268

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LE JOURNAL.

bien, jen suis sûre maintenant !… Oh ! quelle peine vous me faites en me disant cela !

Je lui ai pourtant affirmé qu’il lui ressemblera : c’est mon enfant, ce sera le sien ; je veux que ce soit le nôtre !

À tout cela il répond en hochant tristement la tête et il murmure :

— Hélas ! Je vous aime trop, ma chère Raymonde !

Son obstination m’épouvante : je ne la comprends pas. Il doit y avoir quelque chose qu’il me cache, que je ne sais pas. Mais quoi ?

Paris, 24 juillet.

Voici un événement qui certainement va modifier ma vie, puisqu’il me rend la liberté sur laquelle je ne comptais pas.

Mon mari est mort.

Mort subitement et d’une façon mystérieuse.

On l’a rapporté ce matin à la maison. Un de ses amis, en phrases entortillées, voulut me donner quelques détails : ils me parurent confus, invraisemblables, contradictoires : je ne les compris pas. Tout ce que je sais, c’est qu’il est mort d’une attaque d’apoplexie.