Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
267
D'UNE FEMME DU MONDE.

J’ai demandé où ?

D’abord on me répondit qu’il était mort dans la rue. Ensuite, un domestique me dit que c’était au cercle, où il habitait ces derniers jours. On m’assure maintenant qu’il a été frappé chez un de ses amis.

Je devine qu’on préfère me cacher la peu édifiante vérité.

M. Grandidier n’est mort ni dans la rue, ni au cercle, ni chez un de ses amis : il est mort là où il aurait dû vivre, chez une Castel-Sarrasin quelconque.

Mais qu’est-ce que tout cela peut bien me faire !

Qu’il repose en paix : je ne lui veux pas de mal et lui pardonne de bon cœur tout celui qu’il m’a fait.

Paris, 25 juillet.

Soyons franche : la mort de mon mari, bien loin de m’attrister, me cause une grande joie.

Est-ce mal de ma part ? Assurément, mais c’est Lien naturel.

Je suis doublement heureuse.

D’abord parce qu’il n’a pas vu mon enfant.