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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/272

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LE JOURNAL.

Clovers, 1er août.

Je suis arrivée ce matin à Clovers. Je compte y rester tout l’été avec ma famille.

Il n’y aura ni fêtes, ni réceptions. J’en suis bien contente. Je pourrai donc enfin vivre en paix.

Clovers, 10 août.

Maintenant que M. Grandidier est mort, je vois clairement les sentiments qu’il inspirait dans le pays,

Bien qu’on évite généralement de parler de lui devant moi, ou qu’on le juge avec modération — personne n’ignore que je ne l’ai jamais aimé — je devine facilement que sa disparition a été indifférente à presque tous, un soulagement pour quelques-uns.

Les ouvriers le craignaient : il était dur, quand il lui arrivait de se mettre en contact avec eux. Îl est juste de dire que cela lui arrivait rarement. Mais ils le détestaient, à cause de son orgueil et de sa vanité. Plusieurs, parmi les plus vieux manœuvres, avaient été les camarades de son père : ceux-là ne pardonnèrent jamais au fils les allures de faux