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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/297

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D’UNE FEMME DU MONDE

Alors il me vint une idée.

— Vous ne la connaissez pas encore ? Voulez-vous la voir ?

— Oui.

Je sonuai et donnai ordre qu’on apportàt l’enfant.

La nourrice entra, tenant Raymonde dans ses bras.

— Déposez-la sur le lit, devant moi, et laissez-nous.

L’enfant dormait, souriante, ses petits poings fermés. Elle remua la tête, ouvrit les yeux, regarda.

— N’est-ce pas qu’elle est gentille ?

Or, à ce moment, mes yeux, tout imprégnés encore de l’image de l’enfant, s’étant reportés sur Roger, un cri m’échappa.

— Qu’avez-vous, Raymonde ?

— Regardez !… Regardez !

— Quoi donc ?

— Les yeux, la bouche, le nez !… Comme elle vous ressemble !

Il la regarda attentivement et sourit :

— C’est vrai, elle me ressemble. C’est très curieux.

J’étais transportée de joie.

— Vous vovez bien qu’elle est à vous, que