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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/300

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LE JOURNAL.

contrer un homme à l’âme grande et généreuse, qui ne demandait qu’à te pardonner, qui essaya de te relever. Tu as ri de lui comme de tous ceux qui te parlaient de devoir et de morale. 0 insensée !… Pauvre fille !…

Hélas ! Tu comprends aujourd’hui le sens de ces terribles paroles :

« Il n’y aura aucun vice qui n’ait son tourment propre.

« … Alors se lèvera pour juger Celui qui, aujourd’hui, se soumet humblement aux jugements des hommes[1]. »

 

Mais j’y pense ! L’idée m’en vient à l’esprit : Jacqueline disparue, Roger est libre. Il peut… nous pouvons… La voilà, la vraie, la seule solution aux embarras dans lesquels nous nous débattons ! Le voilà donc rendu possible, le mariage pour lequel nous étions faits l’un et l’autre, que nous désirions tant, sans oser l’espérer. Le rève de toute notre vie est sur le point de se réaliser.

Je vais écrire à Roger tout de suite. Je veux le voir. Il faut qu’il vienne. Je veux lui

  1. Imit. chap. xxiv.