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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/54

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LE JOURNAL

plus grande partie du XVe siècle, et François Ier, dit-on, y coucha trois nuits. M. Grandidier le répète à satiété. Depuis quelque temps il nous encombre moins de sa personne ; dans le courant du mois ont lieu les élections législatives qui doivent envoyer à la Chambre le remplaçant de M. Raguet, député radical, démissionnaire, et M. Grandidier est, on le devine, très affairé.

Cette maudite élection lui cause d’ailleurs toutes sortes de tracas qu’il n’avait pas prévus. La question « d’étiquette », à laquelle il n’avait pas songé, l’a plongé dans un cruel embarras. Le pays, à l’exception des paysans, est républicain, très avancé même. Aussi et à cause des ouvriers de son usine, lesquels constituent la majorité des électeurs, M. Grandidier aurait bien voulu se porter comme républicain, voire même comme radical. Mais il pensa que cela produirait sur notre société un effet déplorable.

D’un autre côté, se porter comme réactionnaire, c’était s’aliéner les ouvriers.

Que faire alors ? Rallié ? Ce n’est plus de mode et ça sonne mal à toutes les oreilles.

M. Grandidier a eu un éclair de génie : il a