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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/72

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LE JOURNAL

— Vous me faites mal !…

— Pardon, dit-il… mais je vous aime tant !…

Nous partîmes. Le sentier me semblait d’une longueur interminable. Je pressai le pas. Enfin les lumières du château apparurent à travers les arbres. Nous arrivàmes à la terrasse, sans avoir échangé une seule parole.

Au même moment, devant nous, un énorme jet de feu s’élança crépitant et retomba en une volumineuse cascade d’or, d’où sortit un chevalier d’argent ailé, qui terrassait un dragon. Et de tous les coins du parc, saluant cette apothéose, une clameur s’éleva : « Vive la liberté !… »

Clovers, 21 octobre.

À dix heures, ce matin, un domestique a frappé à la porte de ma chambre.

— M. le Marquis demande si Mademoiselle peut descendre dans son cabinet.

Je le regardai avec étonnement.

— Dites à Monsieur que j’y vais.

— Bien, Mademoiselle.