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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/125

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LES OPALINES

pour ne se point déchirer, et elle s’étale maintenant, très au-dessus du fond de la vallée, en l’immobilité stagnante d’un plafond.

Mais voici que le plafond, vers son milieu, s’amincit, qu’il crève sous un flot trop bruyant, trop impétueux de lumière, et par la déchirure béante apparaît l’émail éblouissant de l’azur qui triomphe.

Et alors s’évanouit, absorbée en cette magnificence, la gaze matutinale, la très humble, très fragile et timide gaze matutinale.

Pourtant il reste encore, emmêlés de-ci de-là aux chevelures rudes et épineuses des pins qui broutent, des lambeaux de la jupe de mousseline.

Dédaigneux de ces flocons épars, apeurés sur place et blottis, le ciel est un émerveillement.

Très lointains et très hautains, les sommets ardus des montagnes, les pics dénudés s’entretiennent avec l’azur, dans la sérénité.

II

Or, sur l’herbe des prés, sur le torrent qui polit patiemment ses cailloux, quelque chose, comme