Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Des prêtres et des gens qui se servent de phrases sans sagesse, parlent parfois de la souffrance comme d’un mystère : elle est réellement une révélation ! » — N’eût-il jeté que ce cri, surgi des abîmes de sa détresse, Oscar Wild aurait droit à l’amour et à la vénération de tous ceux qui ne sont point que préoccupés d’intérêts médiocres.

La Souffrance que maudit le vulgaire, où une élite découvre la Connaissance intime, abat la Vanité, comme une pluie la poussière, endort l’Humilité comme un narcotique, exalte l’Orgueil, ainsi qu’une fièvre généreuse. Elle est le terrain fécond, où germent, avec exubérance, les véritables enthousiasmes.

C’est par le chemin de la Douleur qu’on pénètre en soi.

L’homme satisfait de soi-même, et qui passe par la vie sans s’y meurtrir, est le plus misérable : il a toujours marché sans s’asseoir ; il avait une demeure, il ne l’a point connue.

Toute souffrance, si humble qu’en soit la cause,