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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/148

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si vulgaire qu’en soit le patient, est productrice de beauté : cri, geste, larme, silence.

Il y a pourtant des êtres si vils qu’ils la déshonorent et qu’ils la rapetissent à leur taille, au lieu de s’égaler à la sienne.

La Douleur est un manteau royal : c’est pour cela que si peu savent la porter.

II

Ma douleur fut une par son essence et multiple dans ses causes. Elle fut innombrable et unique.

Ses causes me sont personnelles : il est donc inutile de les énumérer. Sa qualité fut rare et ses bénéfices précieux. C’est de sa qualité et de ses bénéfices que je veux entretenir ceux-là à qui je pense.

Je date d’aujourd’hui, de ce soir de printemps, dont l’immensité pâle s’anime de tiédeurs errantes. Fin de jour, aurore de vie !… Heure singulière, et qui éclate comme une gemme rare sur l’obscu-