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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/187

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LES OPALINES

Les événements ne sont, somme toute, que des occasions d’exercer notre individualité. Et c’est pourquoi il est juste que le Sage « fait sa destinée ».

J’ai rencontré un homme qui m’a dit : L’adversité s’acharne après moi ! Je suis victime de l’adversité ! Que voulez-vous que je fasse ! » — Cet homme m’a fait pitié et la pitié n’est qu’une forme du mépris.

— Je ne lui ai même pas répondu.

J’ai rencontré un homme qui m’a dit : Je n’ai confiance qu’en moi !… Je lui ai pris la main : il avait l’orgueil de soi-même, et je crois bien que c’était un Sage.

On imagine vulgairement que le Sage est celui qui supporte d’une âme égale les coups dela fortune. A ce compte-là, bien des gens seraient des sages, qui ne sont que des veules.

Le Sage est celui dont l’individualité demeure indépendante des événements ; c’est le métal précieux qui ne connaît point d’alliage.

L’homme qui fait le mal ne m’offusque pas : je garde ma répugnance pour celui qui ne fait pas