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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/189

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LES OPALINES

on nous nivelle afin que nous ne déparions pas l’universelle platitude.

Ou bien alors on a pour l’enfant de coupables et perpétuelles faiblesses, qui lui donnent à croire que l’on vit sans effort.

Pour ma part, j’exercerais, jusqu’à l’exaltation, l’Orgueil de l’enfant.

Il y a, parmi les belles paroles du Christ, une parole qui m’empêche de l’admirer sans restriction. Au rang des vertus, il a mis l’Humilité. Or, qu’est l’Humilité, sinon l’abnégation de soi même. Être humble, c’est se reconnaître impuissant.

Un homme n’est impuissant que s’il se croit impuissant.

J’ai fait de l’Orgueil égoïste un dieu : je fais de l’Humilité un démon tentateur, qui vous provoque aux heures de lutte.

Au moment de combattre, un soldat reconnaît que son adversaire est fort. Alors il dépose ses