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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/89

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LES OPALINES

Tu me connaîtrais mieux !… Je suis moi, rien de plus.
Les déboires en vain sur mes espoirs ont plu.
Je suis indépendant du flot des faits qui passent :
Je les vois m’assaillir, je ris, et je les lasse.

MOI

J’ai honte devant toi d’être ce que je suis.

MON MOI

Le sentier t’est pénible !

MOI

Oh ! oui !

MON MOI

Mais tu poursuis.

MOI

Sommes-nous différents, nous qui vivons ensemble !

MON MOI

Sais-tu, pauvre cerveau veule, à quoi tu ressembles ?
Aux feuilles que l’automne arrache dans les bois,
Qui vont, tourbillonnant, papillons aux abois,
Caprices de facteurs qu’elles n’ont pas en elles,
Pauvres choses volant qui n’ont même pas d’ailes,