Mais qu’un destin pareil assemble pour finir
Sur le sol, leur tombeau qui les verra pourrir.
Je souffre de désirs fougueux qui m’écartèlent,
D’émotions sans nombre, et ravageantes, telles
Qu’il ne me reste plus, quand elles ont passé,
Que la terreur de me voir vide !.. et pas assez,
Car aussitôt, hélas ! d’autres encore lèvent
Et s’attablent sur moi pour y manger mes rêves.
Je suis sans fièvre, sans hâte. Ainsi j’attends,
Enveloppé d’orgueil, d’avoir fini mon temps.
Je voudrais vivre en paix, et j’aime tant la houle,
Je voudrais vivre seul, j’ai besoin de la foule.
Pourtant, et mieux qu’aucun, je sais ce qu’elle vaut.
Mais je l’adore ainsi qu’on adorait le Veau.
Tiens, en ce moment même, eh ! bien ! je me dégoûte !
Le désespoir pénètre en moi goutte par goutte,
Je cours des idéals qui sont les plus divers,
Je vais de l’un à l’autre, à tâtons, de travers !