Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/10

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Le soleil chaque jour, fidèle à sa carrière,
Nous portait en tribut sa féconde lumière :
La terre était l’amour, le chef-d’œuvre des cieux.
Aujourd’hui ce soleil, cet époux radieux,
N’est qu’un point immobile ; et, sans être aperçue,
La terre autour de lui nage dans l’étendue.
Dix globes inégaux, dans leur course emportés,
Du souverain des cieux reçoivent les clartés,
Et la fille d’Herschell décrit son orbe immense
Loin des torrents de flamme où Mercure s’élance.
………… (Le soleil) ce superbe géant,
Quel est-il ? une étoile, un atome, un néant :
Invisible, perdu dans l’étendue immense,
Pour les mondes lointains il n’a pas d’existence ;
Pour eux il se confond dans ces pâles vapeurs
Que nous offrent des cieux les vastes profondeurs,
Et qu’à l’aide de l’art, présent de Galilée,
L’œil croit apercevoir dans la voûte étoilée.
Eh ! que peut être auprès de ce roi glorieux,
Qui lui-même s’éteint dans l’abîme des cieux,
Un satellite obscur, un amas de poussière
Qui reçoit tout de lui, la vie et la lumière ?
……………………………………………………
Si de nous ce flambeau retirait sa clarté,
Notre globe à l’instant stérile, inhabité,