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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/108

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L’ASTRONOMIE

Notre esprit se consume. Il doit enfin se rendre
À ce double infini qu’il ne saurait comprendre.
Mais d’où viennent les corps, l’ordre, le mouvement ?
Ces mondes que leur centre attire incessamment ?
Cette lumière enfin, qui des cieux descendue
Coule sans s’épuiser, et remplit l’étendue ?
Ô méditations ! voiles mystérieux,
Délice et désespoir de l’esprit curieux !
Que notre âme, attachée à ces rêves sublimes,
Se plonge avec orgueil dans ces vastes abîmes !
Eh ! qui put contempler ces mondes enflammés,
S’agitant dans l’espace, et peut-être animés,
Sans s’élancer vers eux, et vouloir sur des ailes
Aller interroger les sphères éternelles ?
L’homme est un vermisseau sur la terre banni,
Il rampe, mais son œil aperçoit l’infini ;
Tout le frappe à-la-fois dans ce dédale immense,
Ces feux, ce mouvement, cet éternel silence,
Tout l’écrase et l’élève. En vain ces vastes corps
Échappent à sa vue et bravent ses efforts :