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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/112

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L’ASTRONOMIE

De ces vains ornements la parure étrangère
Trop long-temps dégrada son front noble et sévère.
Le voile allégorique est une ombre de plus
Qui dérobe Uranie à nos regards confus.
Elle a ses mots sacrés, sans doute, et ses mystères ;
Mais son temple est ouvert, et ses prêtres austères
Par un art mensonger n’osent plus l’avilir ;
Car c’est la profaner que vouloir l’embellir.
Instruire est son partage, et suffit à sa gloire.
Elle permet pourtant qu’ami de la mémoire,
Doux charme de l’oreille, en doublant d’heureux sons
Le vers en traits plus vifs y grave ses leçons.
      De la science enfin quelques lois plus certaines
De la terre d’Isis vont passer dans Athènes :
Le Nil instruit Thalès à lire dans les cieux ;
À sa voix tombera le glaive furieux
Par qui le sang du Mède inondait la Lydie.
Après cinq ans entiers de meurtre et d’incendie,
Deux peuples, vers l’Halys, dont ils couvrent les bords,
Dans un dernier combat épuisent leurs efforts.