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CHANT TROISIÈME.

De son rapide élève il absout la victoire ;
Et l’Euphrate du ciel lui raconte l’histoire.
Du Gange aux murs de Tyr le jeune conquérant
A détruit, et fondé les villes en courant.
Sur les sables du Nil s’élève Alexandrie :
Les arts ont reconnu leur première patrie.
C’est là qu’on voit bientôt les sages accourir,
A l’ombre de la paix les sciences fleurir.
Et naître sous les lois de l’heureux Ptolémée
Une école nouvelle à l’étude animée.
Un phare audacieux s’élance dans les airs ;
De la chute du Nil au bord des flots amers
L’Égypte est mesurée, et Syène l’antique
S’étonne d’avoir vu reculer son tropique(25).
Oh ! que d’illustres noms, que de nobles travaux
Transmettra cette école à des siècles nouveaux !
Euclide, Manéthon, le sage Ératosthène,
Explorateur du Nil à sa source lointaine ;
Conon, qui dans le ciel plaça ces beaux cheveux
Offerts par une reine à la mère des Jeux(26) ;