Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
L’ASTRONOMIE.

Sa forme circulaire est l’emblème du monde ;
Il s’ouvre à l’orient. Sous la voûte profonde,
On voit Phébé, Cybèle, et Mercure, et Vénus,
Mars sanglant, Jupiter et le fils d’Uranus ;
Un autel est au centre, où, par un soin fidèle,
Vesta nourrit sans cesse une flamme immortelle. »
      Il disait ; et les Grecs, dans ses discours vantés,
Admiraient le talent plus que les vérités :
L’éloquence brillait, mais la patrie ingrate
Applaudissait Platon et condamnait Socrate :
Peuple léger ! les arts conquis par tant d’efforts
Avec la liberté s’exilent de tes bords.
      Tandis qu’au bruit lointain des vagues courroucées
Platon donne l’essor à ses hautes pensées,
Un prince, non content du trône paternel,
Veut être conquérant, fondateur, immortel,
Dieu : le voilà qui court asservir les rivages
Où dormait le trésor du savoir des vieux âges.
Digne d’un tel dépôt, sur les peuples vaincus
Aristote a levé ses glorieux tributs(24) ;