Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
DU QUATRIÈME CHANT.
173

niciens, les Arabes et les Grecs, et même en Amérique. Bailly nous apprend que les Iroquois, qui n’ont guères eu de communication avec ces différents peuples, nommaient Okouari, c’est-à-dire l’Ourse, les sept étoiles de la grande Ourse, et que les nations des bords du fleuve des Amazones donnaient aux Hyades, qui sont sur la tête du Taureau, un nom qui dans leur langue signifie mâchoire de bœuf ; et le P. Laffitteau assure que ces deux noms sont antérieurs à l’arrivée des Européens en Amérique.

Les Arabes ne nomment pas Andromède, ils disent la femme enchaînée.
Dans la sphère persienne, Cassiopée est l’homme sur une chaise ; Hercule, l’homme à genoux.
Le peuple chez nous nomme les Pléiades, la Poussinière, et les Indiens les nomment les Petits et la Poule.
Persée était, dit-on, pour les Indiens et pour les Persans, l’homme qui porte une tête.
Enfin les Brames divisent le zodiaque en vingt-sept constellations et en douze signes, parmi lesquels on trouve :
Le chien maron qui répond au Bélier, le bœuf au Taureau, la fille à la Vierge, la balance, la flèche ou le Sagittaire, la cruche ou le Verseau, etc.
La voie lactée des Grecs est pour les Chinois le fleuve céleste, pour les Coptes et les Arabes le chemin de chaume, pour les sauvages de l’Amérique septentrionale le chemin des ames, et pour nos paysans le chemin de Saint-Jacques.
Il n’est pas possible d’attribuer ces conformités si singulières au hasard ni à aucun rapport entre la disposition des groupes d’étoiles et les figures des êtres dont on leur a donné le nom. Avant de chercher à les expliquer, il serait sage d’attendre que les faits fussent mieux constatés.
(Voyez à ce sujet Bailly, Ast. anc., I. 9, § 1. Idem, Ast. mod., t. 3. Dis. 5 ; Ast. ind., dis. prélim. et chap. 8. La Condamine, Mém. de l’acad. des sci. 1745, pag. 447. Pluche, Spect. de la nat., t. 4, 2e part. 1er entretien.)