Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
CHANT CINQUIÈME.

Permets à l’œil humain d’y suivre ton passage ;
Qu’un obstacle jaloux, un funeste nuage
Ne vienne point ravir au sage qui t’attend
Le prix de ses travaux, ce bonheur d’un instant,
Qu’il est venu chercher de l’Europe savante
Aux rives où l’Indus roule une onde indolente.
Mars d’un œil amoureux contemple tes attraits :
Mais son disque en croissant ne se courbe jamais ;
Il s’arrondit en cercle, il s’allonge en ovale (19) ;
Maint nuage ternit sa lumière inégale.
Plus petit que Vénus, moins brillant à nos yeux,
Il est deux fois plus loin du flambeau radieux ;
Et, chargés de frimas, ses pôles qu’il balance
Du soleil qui les frappe attestent la distance.
D’une atmosphère épaisse on le dit entouré ;
Aux profondeurs des cieux quelquefois égaré,
Il échappe à la terre, et quand vers notre monde
Deux ans ont ramené sa course vagabonde,
Il revient furieux de ces orbes lointains,
D’un œil ensanglanté menaçant les humains.