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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/26

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L’ASTRONOMIE

Par-delà tous ces cieux et ces voûtes profondes,
Que peut-il exister ? D’autres cieux, d’autres mondes ;
Et plus loin, l’infini, l’abîme. Ô quelle voix,
Quelle voix me dira si ces cieux que je vois,
Ne sont que des déserts inanimés, immenses,
Ou le brûlant séjour d’autres intelligences ?
N’en doutons point, ces cieux ont leurs contemplateurs ;
Un spectacle si beau n’est pas sans spectateurs :
Ces feux, ce mouvement, ces torrents de lumière
Ne sont pas prodigués pour l’inerte matière ;
Et partout la pensée, animant ces déserts,
Vivifie, ennoblit, explique l’univers.
Exilé sur un point de l’immense étendue,
L’homme a dans cet abîme osé plonger sa vue :
Pour qui sont, disait-il, ces cieux levés sur moi ?
Et l’orgueil répondait : Tout fut créé pour toi.
Mais un juge plus sûr, la science sévère,
Lui montrant ce qu’il est, le détrompe et l’éclaire.
Ce globe, poursuit-il, où je traîne mes jours,
Quel instant l’a vu naître ? exista-t-il toujours ?