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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/27

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CHANT PREMIER.

Une voix lui répond : Arrête, téméraire,
Éternel ou créé, ce monde est un mystère ;
Jamais tu ne saurais entrevoir seulement
Ni son éternité, ni son commencement.
Il faut choisir pourtant : oseras-tu prétendre
À ces siècles sans fin, que tu ne peux comprendre ?
Éphémère habitant d’un fragile univers,
Quel pouvoir fixerait ces éléments divers,
Lorsqu’on voit dans le ciel des astres disparaître (5) ?
Rien ne périt : tout change, excepté le grand Être (6).
      Quelquefois les parvis du lointain firmament
S’éclairent tout-à-coup d’un vaste embrasement :
Il croit, et parcourant ces demeures profondes,
L’incendie en fureur y dévore des mondes (7).
L’Éridan, le Permesse, ont su le confirmer.
Précipité des cieux qu’il allait consumer,
Phaëton nous atteste un de ces grands désastres.
Ses sœurs, que leur douleur plaça parmi les astres,
Pleurent en gouttes d’ambre un frère trop puni.
Et vous, céleste chœur, près d’elles réuni,