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la comédie

Mais quoy ? pourrois-je mieux reprendre le mensonge
De tous ceux dont la dent le Cocuaige ronge,
Que par vous, spectateurs, qui avez escouté
Quelle est des sainctz Cocus la gratieuseté,
Qui bastissans en l’air une nouvelle ville
Et ensemble vivans en police civile,
Gouverneront le monde et jamais ne seront
Ingratz envers ceux-là qui les honoreront,
Ny gratieux à ceux dont le mechant langage
S’essaye de les mordre et de leur faire outrage,
S’ilz ne changent de meurs et ne sont desormais
Alliez aux Cocus d’une eternelle paix ?

ANTISTROPHE


Chœur

Heureux les Cocus dont la voix

Resonnante dedans les boys,
Predict la venue amoureuse
Du Dieu Jupiter qui descend
Au sein de sa femme et la rend
De fleurs et de fruictz plantureuse ;
Alors les mariniers dispos,
D’engins vont roulant sur le dos
De Tethys les oinctes navires,
Et lors Eole tu retires
Les ventz et les metz en prison :
Et Neptune en ceste saison
Commandant aux seurs Nereides
D’atteler ses chevaux humides,
Desireux de voir l’air si beau,
Lieve sa teste hors de l’eau,
Et tient son Trident en la dextre
Et ses chevaux moites d’ahan
Il va guidant de la senestre

Et rassérène l’Ocean.