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une descente au monde sous-terrien

Wilhelmine raconta en grands détails ce que nous savons déjà et qui était relatif à son parrain Van de Boot et aux deux Anglaises. Elle fit une traduction orale du document tracé, in extremis pourrait-on dire, par le savant.

André de Haute Lignée, qui l’avait jusqu’alors écoutée avec beaucoup d’attention, ne put retenir un vif mouvement de surprise quand elle vint à l’apparition des quadrumanes géants. Mais il n’interrompit pas, et garda son calme. Quand tout fut terminé, quand il connut par le menu les détails du naufrage et de la capture, il demeura quelques instants silencieux.

Puis, d’une voix grave :

— Mademoiselle, dit-il, Messieurs, j’ai peine, je vous l’assure, à augmenter vos inquiétudes, mais j’estime qu’en toute circonstance il vaut mieux connaître la vérité que vivre dans un espoir condamné à ne conduire à rien. Ceux qui entretiennent cet espoir, sachant qu’il mènera fatalement à la déception, sont à mon avis coupables, et je ne les ai jamais imités. Messieurs, vous êtes des hommes ; Mademoiselle, vous êtes courageuse et forte, ce que vous faites en ce moment le prouve. Écoutez donc, sans trembler, ce que je crois devoir vous dire à la suite de votre récit : Cornélius Van de Boot, et les deux femmes qui ont été enlevées en même temps que lui, sont très probablement perdus. Ces singes géants…

André de Haute Lignée s’arrêta.

— Écoutez, reprit-il au bout d’un instant ; je vais vous faire, en quelques mots, le récit de ma vie. Vous y trouverez tout ce qui peut vous renseigner sur la situation actuelle des