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une descente au monde sous-terrien

pouvoir, et nous tenterons une expédition contre les Kra-las du pôle sud, dans le but de les contraindre à restituer leurs prisonniers… s’ils les ont encore. Que dites-vous, Mademoiselle et Messieurs, de cette proposition ?

— Que ce serait folie à nous de ne pas l’accepter, Monsieur le Président, puisque c’est la seule chance qui nous reste de revoir les gens que nous nous sommes promis de secourir. Pour mon compte, je suis prêt à vous accompagner, déclara Kerbiquet

— Pour mon compte, ajouta Francken, je serais désolé qu’on me laissât en arrière.

— Et je voudrais être du voyage, dit Lhelma, pour être la première à embrasser mon parrain, si nous le retrouvons.

Mais elle s arrêta soudain

— Ah !… Et mon oncle, que j’oubliais ?

— Pour ce qui est de ton oncle, ma chère enfant, lui dit le petit docteur, je te conseille de le laisser où il est pendant le temps que nous passerons sous terre. Il ne pourrait pas emporter ses quintaux de dictionnaires ; il s’ennuierait profondément, et ne nous serait d’aucune utilité. En outre, si nous venions un jour à nous trouver dans une situation dangereuse, ou seulement difficile, tu sais aussi bien que moi qu’il est incapable d’un geste pour s’en tirer. Je crois qu’il est préférable de le laisser à bord du Pétrel jusqu’à notre retour. Le capitaine donnera des ordres pour qu’on le surveille et pour qu’on en ait soin. Et, sois tranquille, si nous l’avons quitté récitant du thibétain, nous le retrouverons écrivant du lapon et ne se doutant même pas que nous nous sommes absentés.

— Mademoiselle, dit alors le président, ce que je vais