Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

113
une descente au monde sous-terrien

désordre facile à imaginer. Il y a de cela dix ans, et on ne les a pas revus, du moins sur ce point du territoire central, car d’autres nations, qui n’ont point voulu nous imiter, reçoivent encore leur désastreuse visite.

« À la suite de cette aventure, les Sous-Terriens ont absolument voulu que je fusse leur chef. Ils ont déposé, purement et simplement, le roi qui avait cessé de leur plaire, et m’ont élu à sa place. Je n’ai cependant pas voulu accepter le titre de souverain, j’ai pris celui de président de la République Centrale. Et, depuis, j’ai toujours habité là-bas, pour des raisons que je vous expliquerai en détail plus tard, mais spécialement parce que je me trouve beaucoup mieux sous la terre que dessus.

« Et maintenant revenons, si vous le voulez bien, à votre ami Cornélius Van de Boot et aux deux dames qui ont été capturées en même temps que lui par les singes géants. Ainsi que je vous le disais tout à l’heure, il y a, hélas ! quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent pour qu’ils aient été massacrés à l’heure actuelle. Les Kra-las ne font habituellement pas de prisonniers, et je suppose que s’ils en font, par extraordinaire, ils ne doivent pas les garder longtemps. Cependant, s’il reste un seul espoir de sauver ces malheureux, l’humanité la plus stricte nous fait un devoir de ne pas le négliger. Voici donc ce que je vous propose :

« Je vais vous équiper pour la vie sous-terrienne, et vous emmener, — ou du moins ceux d’entre vous qui en sentiront la curiosité — dans la capitale de la République dont je suis le président.

« Arrivés là, je lèverai un corps de volontaires, car j’en ai le