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une descente au monde sous-terrien

— J’en suis très heureux. Je suis heureux surtout de vous avoir bien jugée dès le premier abord. Vous êtes une brave jeune fille.

À partir de cet instant, les préparatifs du départ furent poussés avec une extrême activité. Le président de la République Centrale revêtit son costume de mer et son masque, et s’en alla faire sous les flots une course mystérieuse d’où il revint avec trois équipements semblables au sien, et au sujet desquels il donna les explications suivantes :

— Pour vivre avec les Sous-Terriens, qui sont des amphibies naturels, il a fallu, de toute nécessité, que je me transforme en amphibie artificiel. Et voilà comment j’y suis arrivé : ce costume, qui m’enveloppe entièrement, est bardé de fer et très pesant, pour me permettre de m’enfoncer dans l’eau quand je le désire. Quand je veux, au contraire, remonter à la surface, je n’ai qu’à y faire pénétrer une partie de l’air comprimé que contient mon masque, et, allégé, je reviens vers l’atmosphère. En outre, sous l’écaille, on a placé une épaisse couche de graisse qui m’empêche de souffrir du froid ou de l’humidité. Inutile d’ajouter, n’est-ce pas, que les Sous-Terriens natifs n’ont pas besoin de toutes ces précautions, et qu’ils vivent dans l’eau, — comme nos hippopotames et nos baleines, par exemple, — sans en être le moins du monde incommodés.

« Quant au masque, c’est une sorte de merveille. Il a été inventé par un Sous-Terrien à voyelle franche d’une intelligence remarquable, qui est maintenant sous le Pétrel, dont j’ai fait mon secrétaire particulier, et que je vous présenterai bientôt, car il fera le voyage avec nous. Ce masque est cons-