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une descente au monde sous-terrien

truit de façon à protéger complètement du contact liquide la bouche, le nez et les yeux. Il comporte un réservoir d’air comprimé à haute tension, et un régulateur qui donne à mes poumons la quantité exacte d’oxygène qu’il leur faut. Ce qu’a d’admirable cet appareil, c’est de contenir, sous un volume extrêmement réduit, de l’air pour de longues heures, et même de quoi gonfler le costume et permettre la remontée quand il le faut.

« Vous avez pu remarquer que je porte à la ceinture cinq ou six poignards de petites dimensions. Vos costumes en sont pourvus aussi. Ces armes sont destinées à combattre, et à vaincre sûrement les gros animaux qu’on rencontre dans la mer. Je vous recommande, par-dessus toutes choses de ne pas vous piquer avec ces joujoux. Ils paraissent assez inoffensifs, mais la pointe en a été trempée dans un terrible poison, qu’on obtient en distillant le suc de certaines plantes sous-terrestres, et la blessure en est invariablement et instantanément mortelle. »

Kerbiquet, Lhelma et le docteur Francken s’en furent essayer leur costume de mer. Les deux premiers s’y introduisirent sans difficulté ; pour le troisième, ce fut une autre affaire ; il ne dut d’y pénétrer qu’à l’extrême élasticité des tissus, et quand il rentra dans le salon, ainsi équipé en sauvage obèse, ce fut par un éclat de rire homérique qu’on l’accueillit. Le petit homme riait d’ailleurs plus fort que tous les autres, et le spectacle de sa face ronde, rose et chauve, surmontant son corps trop grassouillet et sanglé dans l’uniforme sous-marin, n’était véritablement pas banal.

Le départ fut fixé au lendemain matin. Il était entendu que