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une descente au monde sous-terrien

trale, en costume de mer, descendait l’échelle du navire et faisait sur les eaux calmes un signe mystérieux. Les marins du Pétrel voyaient surgir du fond une vingtaine d’hommes sombres, qui ne montaient cependant pas jusqu’à la surface, mais dont les yeux éclairaient la profondeur de la mer. Ils se rangeaient en cercle, entre deux eaux, comme pour accueillir et escorter André de Haute-Lignée. Celui-ci descendait dans les flots. Lhelma, Kerbiquet et le docteur Francken le suivaient. Tous quatre se mettaient à un métre de la surface, et le cortège entier s’avançait vers la proue du Pétrel, en ce moment tournée vers les îles Fernando-Norhona.

Et comme il passait le beaupré, sous l’œil surpris des hommes de l’équipage, un énorme paquet noir tomba dans la mer dont il fit rejaillir l’eau de tous côtés…

Et les Sous-Terriens ayant, au bout de quelques brasses, émergé à la surface, parce qu’ils voulaient respirer et n’avaient plus d’indiscrétions à redouter, les Sous-Terriens reparurent aussi, le président d’abord, puis Francken frétillant et joyeux, quoique son masque l’empêchât de causer et que ce fût pour lui un supplice, puis Kerbiquet, calme et fort comme à l’habitude, puis Lhelma, qui ne paraissait pas trop dépaysée dans son nouvel élément, et, enfin, près de la jeune fille, une tête crépue et colossale, soufflant bruyamment et légèrement ahurie, la tête de Congo.

— Veux-tu rentrer, mauvais matelot ! hurlait Plougonnec, debout à l’extréme-avant du Pétrel. Veux-tu rentrer ! Le capitaine, il n’a pas dit que tu pars. Veux-tu t’en revenir ?

Mais Congo fut superbe. Il se retourna, mit les épaules