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une descente au monde sous-terrien

avoir trouvé la solution du problème. Et je vais vous la donner aussi clairement que possible. Écoutez-moi bien. Ce qui nous arrive, si les théories humaines étaient exactes, ne pourrait se produire qu’au centre de la terre, puisque la pesanteur part de tous les points extérieurs du globe pour aboutir à ce centre. En d’autres termes, si la planète était percée d’un tube vertical passant par son centre, un objet pesant qu’on abandonnerait à l’une des extrémités de ce tube y tomberait jusqu’à ce centre, mais n’irait pas plus loin, ou du moins il irait plus loin, mais ce serait en raison de la vitesse acquise, et ce ne serait que pour un balancement plus ou moins long, et semblable à celui que subit un pendule avant de s’arrêter. Finalement, il se tiendrait immobile au centre exact, puisque ce centre exact est le point où viennent aboutir toutes les pesanteurs. Vous me comprenez bien ?

— Oh ! oui, dit la jeune fille.

— Eh ! bien, nous sommes précisément ici dans les conditions où se trouverait cet objet, en équilibre parfait dans l’air, et nous n’avons plus conscience de notre poids. Cependant, nous ne sommes pas au centre de la terre ; il est matériellement impossible que nous y soyons ; quelque pénible qu’ait été notre voyage, ma pauvre enfant, il n’a pas duré le vingtième de ce qu’il faudrait pour que nous ayons atteint ce point mystérieux. Si mon appréciation est exacte, nous devons nous trouver en ce moment au milieu de la couche solide que nous avons appris à considérer comme la croûte terrestre, et que nous supposions entourer le feu central. Vous me suivez toujours ?

— Oui, Monsieur.