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une descente au monde sous-terrien

— Oui, répondirent-ils.

— Donc, en route.

Et tous, saisissant l’échelle de corde, disparurent tour à tour dans le gouffre.

À mesure qu’ils entraient dans l’obscurité, les yeux des Sous-Terriens s’allumaient d’une lueur phosphorescente qui éclairait nettement les objets autour d’eux. Le président le fit remarquer à ses compagnons, en leur montrant comment les êtres vivants sont appropriés au milieu où ils doivent exister. Les poissons qui habitent les nappes d’eau souterraines et sans lumière perdent les organes de la vue ; les Sous-Terriens, qui sont faits pour vivre à la clarté d’un soleil central, et dans les profondeurs de la mer, ont des yeux qui fonctionnent comme les nôtres quand ils sont à l’air lumineux, et qui deviennent lumineux eux-mêmes aussitôt qu’ils rejoignent les espaces enténébrés.

Wilhelmine descendit les quinze mètres d’échelle sur les épaules de Congo, qui ne se montrait pas le moins du monde fatigué de sa longue traversée dans les eaux équatoriales, et qui portait fièrement son précieux fardeau. On pouvait être tranquille, il n’arriverait rien à la jeune fille tant qu’elle serait sous la garde du colosse.

Jean Kerbiquet descendit avec l’aisance d’un gymnaste de profession.

Pour le petit docteur, ce fut un peu plus compliqué. Francken était un de ces hommes dont les bras n’entourent pas facilement la circonférence abdominale, et qui, s’ils ont par hasard à se servir d’une échelle, en atteignent péniblement les montants avec leurs mains et les barreaux avec leurs