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une descente au monde sous-terrien

Une jeune fille parut dans le cercle de lumière, ayant à la main une baguette de roseau sous-marin. Elle salua gracieusement, et fit dans l’eau des signes mystérieux, à la suite desquels des centaines de poissons accoururent de toutes parts et s’arrêtèrent autour d’elle.

Elle se mit en marche autour du cirque, et le troupeau, composé d’êtres grands et petits, de toutes espèces et de toutes formes, la suivit avec docilité. Elle quitta le sol et s’éleva dans les flots, y décrivant des courbes compliquées. Son cortège imita ses mouvements, se serrant, se pressant pour l’approcher davantage. Elle redescendit, et s’étendit sur le sable comme pour s’y endormir. Les poissons se mirent à croiser au-dessus et autour de son corps en un nuage si épais qu’elle devenait invisible. Le tourbillon d’argent dura quelques secondes, et la jeune fille se leva tout à coup. Les êtres gracieux qu’elle avait si admirablement domptés, s’écartèrent alors et formèrent un cercle de vingt mètres de diamètre, dont elle était le centre, et qui se mit à tourner comme un épais ruban de métal.

Puis, sur un signal, cette flamme s’éparpilla en milliers d’étincelles, qui s’enfuirent dans toutes les directions.

Francken était arrivé au paroxysme de l’enthousiasme, on dut le secourir. Son admiration était devenue telle qu’il lui fallait absolument applaudir et crier. Il oublia tout, l’endroit où il se trouvait et l’utilité de son masque. Il l’arracha et suffoqua immédiatement. Ses voisins le saisirent et le transportèrent à la surface, où haletant, crachant, toussant, se