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Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/214

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une descente au monde sous-terrien

douloureux datent encore de si peu d’années ! En outre, depuis qu’ils possèdent des armes à feu, les sujets de Phocas de Haute-Lignée se sentant les plus forts, et ils ne sont pas fâchés d’expérimenter leur puissance, en attaquant, au lieu de se tenir simplement sur la défensive. Des provisions de toutes natures ont été faites et des munitions de guerre ont été amassées, qui seront placées ainsi que les caisses d’armes et les canons sur le dos de mastodontes apprivoisés. Pour traverser l’Océan, ces mastodontes seront placés sur de grands radeaux à voile. En atteignant le désert, ils porteront l’expédition et son bagage. Quand on arrivera au cercle polaire antarctique, là où, de nouveau, règne la mer et où vit l’ennemi, les énormes bêtes seront replacées sur l’assemblage des poutres qu’elles auront transportées elles-mêmes, car leur force musculaire est à peu près incommensurable.

À partir de cet instant, il faudra s’inspirer des circonstances pour essayer de retrouver Van de Boot et ses deux compagnes. Les Sous-Terriens ignorent naturellement la mort d’une des deux Anglaises. Tel est le plan des opérations dans son extrême simplicité.

Le 31 mars au matin, les mastodontes étaient chargés et montés sur leurs radeaux, que les Sous-Terriens devaient accompagner à la nage, et André-Phocas de Haute-Lignée remettait le commandement en chef de l’expédition à Jean Kerbiquet, qui, au milieu de cette activité, s’était retrouvé dans son élément. C’était lui qui avait à peu près tout dirigé, pendant la période préparatoire, et l’on peut imaginer que tout était paré, comme disait à bord du Pétrel l’excellent Plougonnec.