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une descente au monde sous-terrien

Il avait été fait, auprès de Wilhelmine, plusieurs tentatives pour l’engager à attendre les résultats au lieu de prendre personnellement part au voyage. Elles étaient restées totalement infructueuses. Tranquillement, mais avec fermeté, la jeune fille avait déclaré à Kerbiquet et au Président qu’elle voulait être la première à embrasser son parrain Van de Boot. Et quand Francken avait joint ses instances à celles des deux hommes, elle l’avait envoyé se promener sans cérémonie, affirmant que puisqu’il partait, lui qui n’avait absolument rien de guerrier, elle pouvait bien partir aussi. Le petit docteur, froissé dans sa dignité, n’avait pas insisté. Donc, Lhelma serait du voyage. Inutile d’ajouter que Congo la suivait, prêt à la protéger en cas de besoin, et à faire un massacre en règle des Kra-las, malgré leur taille gigantesque et leur force extraordinaire.

À midi, la colonne se mettait en mouvement. C’est-à-dire que les voiles furent hissées, et que les Sous-Terriens s’attelèrent à leurs radeaux. Et ce fut un spectacle peu banal, en vérité, que celui de cette caravane sur l’eau, filant vers le Sud, et composée de vingt radeaux sur lesquels se balançaient vingt éléphants antédiluviens. Les humains occupaient une plate-forme spéciale, où une hutte en bois avait été érigée, et, sous l’impulsion d’un assez fort vent du nord, l’ensemble s’en allait rapidement sur la mer houleuse, vers le cercle qui correspond sous terre à notre tropique du Capricorne, et où elle devait retrouver la terre ferme.

La route serait très longue, cependant. Il n’y avait à compter que sur une voilure très sommaire, et sur la traction opérée par les Sous-Terriens. Il faudrait au moins quinze jours de tra-