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une descente au monde sous-terrien

arbre, près de l’orifice de la cheminée traversant toute l’écorce terrestre, et une torche à la main, avaient gagné la plate-forme d’où partaient les descenseurs installés par André-Phocas de Haute-Lignée. Ils en avaient rapidement découvert la nature et le maniement et s’étaient résolument jetés à la poursuite de l’expédition organisée pour retrouver Van de Boot et les deux Anglaises.

Nous ne décrirons pas heure par heure leur voyage. Ce serait inutilement répéter ce que nous avons déjà dit sur la traversée de l’écorce terrestre. Sachons seulement que deux incidents en troublèrent la monotonie, et que tous deux tournèrent à la confusion du Chinois Van Ah Fung, dont la ruse orientale n’était pas de force avec la défiance motivée de son associé.

Une première fois, les deux hommes durent arrêter brusquement leur descente. Ils avaient été plus vite que la caravane engagée au-dessous d’eux, et cela se conçoit si l’on veut considérer que le transbordement, à chaque étape, allait plus vite pour deux personnes que pour une trentaine. En outre, le Président de la République Centrale, désireux d’éviter à Lhelma toute fatigue inutile, allongeait le plus possible les périodes d’immobilité et de repos, tandis que le convoi supérieur s’en allait sans rien considérer que le vide et le silence se perpétuant autour de lui. Tant qu’ils n’entendaient et ne voyaient rien, Van Ah Fung et Wurtzler savaient qu’ils pouvaient aller de l’avant, s’il est permis d’employer cette expression en parlant de gens qui s’enfoncent. Ils avaient donc gagné sur ceux qu’ils suivaient, au point de les rattraper, presque, et de se jeter dans leurs équipages, ce qui aurait été malencontreux pour les deux aventuriers, il en faut convenir.