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une descente au monde sous-terrien

des mœurs du pays, observant des hommes qui ne faisaient rien de ce qu’il avait coutume de voir faire, puisqu’ils étaient amphibies et passaient les trois quarts de leur existence dans l’eau, il lui était difficile de déterminer à quelle heure ils y entraient pour se nourrir, et à quelle heure ils s’y cachaient pour se reposer.

Johann Wurtzler ne le pressait pas, d’ailleurs. La barque prête, il s’était mis à la construction d’une sorte de plateforme montée sur quatre roues grossières, dont il ne voulait pas expliquer l’usage.

Enfin, Van Ah Fung finit par découvrir qu’à un certain signal tous les Sous-Terriens s’en allaient à la mer pour y rester de longues heures, et que les humains supérieurs, descendus auprès d’eux, s’enfermaient dans leurs cabanes pour n’en sortir également que très longtemps après.

Évidemment, et bien qu’aucun changement ne se produisît dans la lumière atmosphérique, ce signal était celui du repos, et ce temps était celui dont on avait conventionnellement fait la nuit.

Ils mirent leur barque à la mer, après l’avoir chargée de provisions et d’eau enfermée dans des peaux de bêtes, et, au moment où tout reposait dans la capitale Sous-Terrienne, ils s’éloignèrent du rivage sans être remarqués.

Quelques heures plus tard, ils étaient perdus dans les brumes de l’horizon concave, et prenaient, sous une assez forte brise, la direction du plein Sud.

Ils étaient alors en avance de quinze jours sur l’expédition en préparation pour le sauvetage de Van de Boot et de Margaret Flower.