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une descente au monde sous-terrien

Durant ce voyage, ou plutôt pendant cette promenade, il remarqua que des animaux, assez nombreux et pour la plupart inconnus de lui, mais de grande taille, ne fuyaient en aucune façon à son approche, et ne songeaient pas non plus à l’attaquer. Il en conclut à la facilité de se procurer des vivres pour la partie de l’expédition qui restait à accomplir.

Aussitôt arrivés à la lisière de la forêt, et certains que leur débarquement n’avait pas été observé, les deux hommes se mirent à la construction d’une barque qui pût les transporter aux rivages de la région déserte. Ils ne cherchèrent pas, bien entendu, à établir quelque chose de parfait, mais un esquif rapide à confectionner, et solide. Et ils auraient quelque mérite à arriver même à ce résultat, car si le bois ne manquait pas autour d’eux, leur outillage était rudimentaire ; il se composait d’un marteau et d’un sac de clous, le tout enlevé, bien entendu, au charpentier du Pétrel.

Pour se reposer, Wurtzler et Van Ah Fung faisaient des excursions dans la forêt déserte, et le premier abattait à coups de revolver de pauvres bêtes sans défiance, que l’on dépouillait tout de suite, et dont la chair, taillée en lanières minces, séchait dans une clairière aux rayons éternels du Soleil central.

Quand la barque fut prête à danser sur les flots, quand elle eut reçu son mât et une voile faite en tressant l’écorce de certaines lianes Wurtzler envoya Van Ah Fung espionner aux abords de la partie habitée de l’île, pour savoir à quel moment les gens se livraient au repos, sous ce ciel invariablement lumineux, et choisir l’instant propice pour le départ.

Le Chinois fut assez long à se renseigner. Ignorant tout