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une descente au monde sous-terrien

arrivée au rivage, nous rejoindre en côtoyant le bord de la mer. Il doit donc parcourir deux côtés d’un triangle dont nous n’aurons longé qu’un côté. Et comme, en définitive, nous avons perdu très peu de temps, malgré les épreuves de la route, il n’a pas dû aller plus vite que nous. Je pense que c’est nous qui aurons à l’attendre.

Et de fait, lorsque la caravane s’arrêta sur la plage, elle était morne et déserte. Jean Kerbiquet n’était pas là, peut-être côtoyait-il la mer pour rejoindre l’expédition ; peut-être était-il encore engagé dans les sables et dans les roches calcinées du désert ; peut-être…

Mais personne n’osait aller plus loin dans ses suppositions, de peur d’attrister la première heure de bien-être rencontrée depuis le départ. À présent qu’on l’avait traversée, cette région inhabitée du monde inférieur, chacun se rendait compte de la témérité dont avait fait preuve le commandant du Pétrel en s’y aventurant presque seul, et sans le dire, chacun s’avouait qu’il suffisait d’un accident pour mettre le vaillant marin et ses compagnons dans l’absolue impossibilité d’atteindre leur but.