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une descente au monde sous-terrien

— Nous en sortons, s’écriait-il, dansant sur la tête de son mastodonte, nous en sortons, enfin, de cet affreux désert ! Nous allons pouvoir respirer, et ne plus cuire. Lhelma, je te prédis que tu seras guérie demain, et plus solide que jamais aussitôt que tu auras respiré pendant vingt-quatre heures cet air merveilleux, dont il nous arrive déjà des bouffées. Je me sens revivre. Et si nous avons la chance, comme je l’espère, de retrouver vivants ton parrain et ses compagnes, j’entreprendrai, sans hésiter, le voyage du retour. Quand on a fait ce que nous venons de faire, mon enfant, on va partout et on en revient. Vive la République Sous-Terrestre ! Et vive son président !

Il s’arrêta net car une gambade plus accentuée que les autres avait failli le précipiter du haut de son observatoire.

Pour les humains inférieurs, ils ne tenaient plus en place. Une agitation fiévreuse s’était emparée d’eux, depuis qu’ils avaient aperçu à l’horizon la bande bleuâtre et qu’arrivaient à leurs narines les effluves salés.

Quand le mouvement des flots devint apparent, quand il n’y eut plus que quelques milliers de mètres entre eux et la plaine liquide, ils glissèrent de leurs montures, et se mirent à courir vers cette eau qui, pour eux, représentait le salut et la vie. Et tandis que s’avançait majestueusement la troupe des six mastodontes, on les vit se plonger dans les flots où ils disparurent en poussant de grands cris.

— Trouverons-nous, au rendez-vous, le capitaine Kerbiquet ? demandait Lhelma.

— C’est bien peu probable, lui répondit le président de la République Centrale. Le capitaine s’est éloigné de nous pour suivre une route à gauche de la nôtre. Il doit, après son