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une descente au monde sous-terrien

— Vieille bête ! conclut irrespectueusement Francken, sans réfléchir que si Van de Boot avait travaillé dans l’intérêt des Kra-las, ce ne pouvait être que contraint et forcé, et sous peine des pires supplices.

Cependant les Sous-Terriens, le premier moment de surprise passé, s’étaient mis à répondre au feu de l’adversaire, et le combat augmentait de gravité à mesure que les radeaux s’approchaient de la terre ferme. Deux hommes étaient déjà tombés sous les projectiles des Kra-las.

La voix tonnante de Kerbiquet retentit soudain :

— Faites cesser le feu ! criait-il au président.

Phocas de Haute-lignée obéit d’abord, parce que le capitaine du Pétrel était reconnu pour chef de l’expédition militaire. Puis il demanda :

— Pourquoi ?

— Eh ! vous ne voyez donc pas, au milieu des Kra-las, au milieu des balles, un Européen qui les dirige, et qui nous tiraille en même temps comme s’il avait vingt ans ! C’est Van de Boot…

— C’est vrai, c’est mon parrain, s’écria Wilhelmine. Et il se serait fait tuer ! Voyez comme il s’expose.

— Vous aussi, Mademoiselle, dit Phocas de Haute-Lignée. Et les Kra-las n’ont pas cessé le feu.

Lhelma consentit à rentrer dans l’abri.

— C’est honteux ! déclarait Francken. À son âge ! Un inoffensif naturaliste ! Devenir ainsi sanguinaire ! Je suis couvert d’armes, moi, mais je n’ai pas tiré. C’est parfaitement honteux !