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une descente au monde sous-terrien

testé. Il s’était multiplié, avait désigné à chacun sa place et donné des consignes ; il ne s’était plus permis de manger ni de dormir ; il avait retrouvé, pour protéger sa fille adoptive, l’énergie et la jeunesse, et quand la flotte ennemie s’était avancée à bonne portée, c’est lui, debout sur un rempart, et au risque de se faire tuer, qui avait commandé la manœuvre et le feu.

Il n’avait pas vu que, parmi ses adversaires, se trouvaient des humains supérieurs ; il n’avait pas remarqué que cet humains se mettaient en évidence dans l’espoir d’être reconnus ; il s’était agité dans une ardeur aveugle, puis saisi d’une frénésie peu compatible avec son âge, il avait pris lui-même une arme et s’était mis à tirer, bien que sa vue faible l’obligeât à le faire au hasard.

Et quand l’ennemi, cessant le feu soudain, s’était retiré, c’est avec des cris de victoire qu’il était rentré dans sa maison, où Margaret préparait tranquillement le dîner.

À la seconde approche de la flottille, les choses s’étaient passées exactement de la même façon, avec cette différence toutefois qu’au lieu de préparer le dîner, la jeune fille s’était mise à sa fenêtre, malgré la formelle défense de Van de Boot, et surveillait les opérations.

Quand les Kra-las commencèrent à tirer, elle s’étonna de constater que l’ennemi ne répondait pas. Le zoologue, lui, ne s’étonnait de rien ; il avait repris son fusil, et faisait avec entrain des ricochets sur la mer. Puis, quand le drapeau blanc s’était dressé aux mains de Francken, elle avait poussé un grand cri de stupéfaction et sauté sur une lunette d’approche, de l’invention de Van de Boot, et confectionnée avec du