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une descente au monde sous-terrien

— Qui est-ce ?

— Je ne sais pas… si… attends… Mon Dieu ! Mon Dieu !… On dirait…

— Calmez-vous ; les Kra-las nous observent.

— Tu as raison (il parlait à voix basse), c’est ma filleule Wilhelmine Van Tratter… Et voici Francken, un bras en écharpe. Oh ! le pauvre garçon ! Pourvu que ce ne soit pas moi qui l’aie blessé !… Nous sommes sauvés !…

— Nous sommes sauvés, si vous ne criez pas.

— Tu as raison. Qu’allons-nous faire ? demanda le savant, qui avait grand’peine à maîtriser son agitation et dont la tête se perdait de joie.

— Vous allez reprendre un peu de sang-froid, lui répondit Margaret ; c’est urgent ; il y va de la vie.

— Oui…

— Vous allez rassembler les chefs Kra-las, et leur expliquer que par ce signal blanc l’ennemi nous demande une conférence.

— Conférence… oui…

— Vous ferez hisser vous-même un drapeau blanc ; nos amis comprendront que nous les avont reconnus.

— Bon.

— Ils amèneront un de leurs radeaux jusqu’au rivage.

— Oui.

— Et alors, à la grâce de Dieu.

Van de Boot, fiévreux encore, mais faisant tous ses efforts pour regagner son calme, assembla d’un signe, autour de lui, les chefs qu’il avait nommés et qui commandaient aux étranges habitants de l’archipel polaire. Il leur parla ; il le fit avec une extrême prudence, et en dissimulant le mieux possible