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une descente au monde sous-terrien

— Tu as compris ?

— Oui.

— Eh ! bien, cherche dans ta tête de bois. Et dis-nous si tu te rappelles, plus bas que l’Amérique, l’île à trois cornes dont on vient de parler.

Le nègre parut profondément réfléchir. Puis il dit :

— Moi rappelle. Grosse pierre noire, loin, là-bas, là-bas, après Buenos-Ayres.

— Parfaitement. Retourne à ta place. Et ne bouge plus ; tu écraserais quelque chose ou quelqu’un. Ne t’approche pas de la demoiselle, tu pourrais la casser. Messieurs, vous voici fixés sur la latitude et la longitude de l’île où a naufragé votre ami Van de Boot comme si tous les sextants de la terre y avalent passé. Ce nègre connaît, je crois, tous les rochers du globe qui passent leur nez au dessus de la mer. Mademoiselle, je vous promets que nous empêcherons votre parrain d’être massacré par les monstres, si du moins il est possible d’arriver à temps pour l’empêcher. Messieurs de l’Académie des sciences de Saardam, mon yacht, le Pétrel, est à Dunkerque. Je le joindrai demain, et dans huit jours il sera prêt à prendre la mer à destination de la Terre de Feu, du Cap Horn et des environs. Nous sommes aujourd’hui le 27 janvier, le 2 février, à sept heures du soir, je lève l’ancre, j’accueillerai avec plaisir tous ceux, et toutes celles, parmi les personnes présentes, qui voudront me suivre, et faire avec moi la traversée. Tous les frais à ma charge ; je suis très riche. Le Pétrel est un joli navire, fort bien aménagé, qui file ses quinze nœuds à l’heure sans se presser, et qui a déjà fait sept fois le tour du monde, n’est-ce pas, Congo ?