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une descente au monde sous-terrien

— Non, je ne le savais pas, répondit simplement Van Tratter.

Et il se replongea dans ses pensées.

— Voilà ! conclut le docteur. Dans trois minutes, il aura complètement oublié qu’il doit se mettre en voyage, et qu’on l’en a averti deux fois.

Là-dessus nos gens gagnèrent la salle à manger, et dînèrent comme on sait dîner en Hollande, dans une maison cossue et possédant un cordon bleu comme Catharina Van Tratter ne prononça presque pas un mot, mit du sel dans son verre et de la moutarde dans sa compote. Il avala d’ailleurs le tout sans s’en apercevoir. Francken eut le bon goût de fermer de temps à autre son robinet à paroles pour permettre à Jean Kerbiquet de conter quelques-unes de ses aventures. Le capitaine s’y prit avec humour et modestie ; il n’en demeura pas moins que sa vie avait été déjà fort mouvementée, qu’il y avait rencontré des périls de toutes sortes, et que s’il s’en était tiré, c’était grâce à sa présence d’esprit, à son énergie et à son courage.

Lhelma, qui n’avait jamais bougé de Saardam, écoutait avec beaucoup d’attention les récits de batailles et de tempêtes, les descriptions de pays merveilleux, et se croyait reportée au temps de son enfance, ou d’extraordinaires histoires emplissaient délicieusement son âme.

Et tout allait pour le mieux dans la petite maison du savant, intime et doucement chaude, tandis qu’au dehors le mauvais temps continuait à faire rage. On en vint au dessert, et Francken qui n’avait pas vu Congo demanda qu’on le lui pré-