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une descente au monde sous-terrien

pérances. Il ne fallait plus songer à remplacer à l’Académie de Saardamon homme qui n’avait pas définitivement péri, dont la fin n’était pas établie de manière indubitable. Et n’être pas membre de l’Académie des sciences, pour notre Hollandais-Chinois, prenait les aspects d’une catastrophe.

En sortant de chez lui, donc, à l’heure même où Jean Kerbiquet, suivi de Congo prenait place dans le train qui devait le reconduire en France, Van Ah Fung roulait des pensées qui ne brillaient ni par la gaieté, ni surtout par l’aménité vis-à-vis du jeune capitaine. Il l’aurait souhaité à cinq cent mille lieues de là ; il l’aurait voulu déambulant au fond des Océans ou dans les espaces interplanétaires, il aurait désiré de grand cœur n’en avoir jamais entendu parler.

Mais il avait mûri des plans, tout en donnant libre cours à sa mauvaise humeur extrême, et griffonné, avant de quitter son logis, une assez grande quantité de lignes pleines de ratures. Il les tenait pour bonnes, cependant, puisqu’il les porta telles quelles à un journal de la localité, connu pour son inimitié contre l’Académie des sciences, et qui ne manquait jamais une occasion de la ridiculiser, pour cette seule raison que son directeur y avait été blackboulé avec fracas, quelques années auparavant.

Ce directeur se nommait Van den Tromp. II avait inventé un appareil qui devait reproduire la gravitation des planètes et des astres dans l’espace infini, y compris, bien entendu, la perpétualité de leur mouvement. Le système, grand comme une petite maison, avait été soigneusement monté dans la cour de l’Académie des sciences, et au moment du solennel : « Lâchez tout ! », va te promener, pas une seule des sphères