Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

45
une descente au monde sous-terrien

péniblement bariolées n’avait consenti à faire un pas en avant ou à tourner sur son axe.

Van den Tromp, furieux, avait donné deux ou trois grands coups de marteau dans sa machine, et n’avait jamais pardonné à l’Académie les sourires qui avaient accueilli l’expérience.

Ceci pour expliquer que Van Ah Fung fut reçu avec un certain empressement quand il se présenta muni de son petit papier. Il eut avec le directeur de l’Éclaireur Saardamois une assez longue et mystérieuse conférence, et le lendemain matin même parut la note suivante, à qui personne ne déniera une certaine virtuosité dans la perfidie :

Nous avons lu comme le demeurant de nos concitoyens le compte rendu de la dernière séance de l’Académie des sciences, et nous sentons véritablement très surpris de l’aisance avec laquelle ont été accueillies les fantastiques déclarations du capitaine au long cours Jean-Fabien, etc., etc., etc., Kerbiquet.

Nous imaginons même qu’aujourd’hui, où il a regagné la terre française, ce capitaine doit abondamment sourire en songeant à la confiance (disons confiance pour rester polis) avec laquelle on a écouté sa petite histoire. Il doit sourire plus abondamment encore, sans doute, en s’imaginant la tête que feront les Académiciens prêts à prendre passage sur le Pétrel, à Dunkerque, et qui n’y trouveront pas plus de Pétrel que sur la main.

Nous n’avons pas de conseils à donner aux membres de la très docte Assemblée en partance pour le cap Horn, et