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une descente au monde sous-terrien

au sommet du crâne, lunettes bleues, ulster à carreaux écossais l’enveloppant jusqu’à des pieds énormes. L’individu portait en outre, en sautoir, une jumelle marine, un appareil photographique et une boîte de botaniste. Il avait laissé sur le quai une sorte de négrillon juché au haut d’une pyramide de valises.

Il était six heures et un quart du soir et on était au 3 février. Il faisait donc nuit noire, n’oublions pas ce détail.

— Capitaine, dit le petit homme avec un accent anglais des plus prononcés…

— Où diable ai-je entendu cette voix-là, se demandait Kerbiquet.

— Capitaine, les journaux américains ont reçu par télégramme et enregistré en entier le document que vous avez rapporté du cap Horn à l’Académie des sciences de Saardam, et la promesse que vous avez faite d’aller à la recherche du malheureux Cornélius Van de Boot.

— J’ai certainement entendu ce nasillement quelque part, songeait Jean.

— Je suis chargé par le Midday-Star (Étoile du Midi), capitaine, de vous suivre pendant votre expédition, et de faire part à nos lecteurs de vos découvertes. Et je puis, pour cela, m’y prendre de deux façons : soit voyager avec vous, si vous le permettez, en vous indemnisant de mes frais, bien entendu, soit affréter un navire qui fera la même route que le Pétrel.

Jean Kerbiquet paraissait chercher toujours. Soudain sa figure s’éclaira. Il prit un sifflet dans sa poche, et en tira un son aigu. Puis, très calme :