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ii

nécessaires à la génération qui va avoir pour tâche d’utiliser l’héroïsme de ses devanciers.

Un dernier point de vue est à considérer. La nation sent fortement la nécessité d’en finir avec l’alcoolisme dont les ravages ont été, et sont encore, malgré d’utiles mesures protectrices, si menaçants. J’ai toujours déploré que les sociétés antialcooliques n’aperçoivent pas dans le sport le véritable antidote auquel il convient d’avoir recours dans la lutte contre le fléau. Vingt-huit années d’expérience personnelle à cet égard m’ont convaincu que le gymnase et le champ de jeu sont seuls à même de faire une concurrence efficace au cabaret parce que, seuls, ils le remplacent. Et d’autres pays que le nôtre ont reconnu cette heureuse action du sport qui supprime le mal en écartant la tentation.

Dans le choix des solutions préconisées, vous constaterez, Monsieur le Ministre, que je me suis inspiré du constant souci de ne pas subordonner les réformes ou les améliorations à l’ouverture de crédits trop considérables, ce qui risquerait d’en entraver ou d’en retarder la mise en vigueur. Aussi bien l’intervention de l’initiative privée s’impose-t-elle ici pour des raisons plus péremptoires que celles de l’économie. Il n’est pas exagéré de dire que, depuis de longues aimées, c’est à l’initiative privée qu’ont été dus la plupart des progrès réalisés, en matière d’exercices physiques, et cela dans tous les pays du monde. Les fédérations françaises, au premier rang desquelles il convient de citer l’Union des sociétés de gymnastique, ont mérité qu’on les associe à l’œuvre pédagogique qu’il s’agit d’activer et de compléter par le canal des Comités académiques.